Vers l’organisation d’un concours national pour le recrutement des volontaires de l’éducation
Tambacounda, 7 juil (APS) - Aly Diouf

Le ministre de l’Enseignement préscolaire, de l’Elémentaire, du Moyen secondaire et des Langues nationales Kalidou Diallo révélé lundi l’option de son département de s’acheminer vers l’organisation d’un concours national pour le recrutement des volontaires de l’éducation, au terme d’un processus de ‘’dépérissement progressif’’ des quotas sécuritaires.
‘’On va vers un concours national’’, a dit Kalidou Dialo pour qui ‘’les concours des volontaires au niveau local, ce n’est pas crédible’’. Il a fait savoir que ‘’les listes d’attente dans les IDEN ne sont pas crédibles non plus. Elles sont constituées de frères, soeurs et épouses’’.
Précisant qu’il s’agira d’un concours où les candidats traiteront des sujets sur différentes disciplines, il a ajouté que ceux qui réussiront seront affectés dans les régions de leur choix.
‘’Je veux que les quotas sécuritaires dépérissent progressivement’’, a-t-il dit, notant que même s’ ‘’il faut mettre fin’’ à ce dispositif qui donne à certaines autorités de recruter des enseignants, il ‘’faut le faire de manière progressive’’. Ce processus devrait aboutir à l’organisation d’un concours national, a-t-il réitéré.
M. Diallo, qui a tenu à préciser que les quotas sécuritaires ne sont pas illégaux et que son département en bénéficie au même titre que d’autres, a dit qu’il est possible dans ce cadre, de ‘’recruter sur la base du diplôme’’.
‘’Tout le monde a bénéficié des quotas sécuritaires, y compris les syndicats, les associations de parents d’élèves, tout le monde est quotataire’’, a-t-il souligné.
Le ministre, qui répondait, lors d’un CRD de, à la proposition de syndicalistes, enseignants, entre autres intervenants, de favoriser le recrutement local pour palier le nombre de départs d’enseignants de la région, a souligné que ‘’ce serait même dangereux de dire +que les Tambacoundois soient à Tambacounda+’’.
‘’Il y a beaucoup de départs et pas du tout d’arrivées, je vous demande de recruter local’’, avait dit le conseiller régional Malal Camara. Un argument repris par Ibrahima Traoré, président du Conseil régional de la jeunesse qui avait parlé de ‘’promouvoir l’expertise locale’’ pour juguler l’ ‘’éternel recommencement’’ dû aux départs de professeurs ayant capitalisé une expérience.
‘’On ne peut pas se fonder sur des questions d’origine, on est Sénégalais, c’est fini’’, a martelé Kalidou Diallo, non sans rappeler : ‘’nous sommes tous des immigrés, personne n’est d’ici’’, y compris le maire et le président du conseil régional.
Pour expliquer le fait que les enseignants aspirent à se rapprocher de Dakar, il a indiqué que ‘’les gens veulent aller là où il y a la formation (…) plus de cours particuliers’’. Il a souligné la nécessité de réfléchir à des moyens de ‘’faire en sorte que les enseignants puissent rester là où ils sont’’.
Le projet de parcelles pour les enseignants dans les ZAC procédait de cette logique, a-t-il noté, précisant qu’il s’agit d’un ‘’processus’’.
‘’Pour la première fois, le ministre Kalidou Diallo a décidé de réserver 60% (des recrutements) à la base et 40% au niveau national’’, a signalé le directeur des ressources humaines Adama Diouf qui a précisé qu’ ‘’on ne peut pas recruter à 100% au niveau local’’.
‘’Le profil scientifique pose problème au niveau national, il n’est pas évident que le potentiel de Tamba puisse répondre à 100% aux demandes en termes de qualité’’, a-t-il relevé.
Il a indiqué que sur les quelque 1500 maîtres contractuels que compte la région, 753 sont prévus pour être formés dans une première année et 787 pour la deuxième.
Dans la même logique, le secrétaire général de la section régionale de l’Union des enseignants du Sénégal (UES), Alioune Diop, avait abondé dans un sens contraire à celui des intervenants qui l’avaient précédé.
Il avait relevé que le débat ne portait pas sur le recrutement local, mais plutôt sur la création d’un ‘’environnement favorable’’, apte à fixer l’enseignant sur place. ‘’Ce sont des fils de Tambacounda qui cherchent à aller à Dakar. Aucun enseignant n’a la possibilité de subir une formation’’ sur place, a-t-il dit.
Honoré Manga du Cadre unitaire des enseignants su moyen secondaire (CUSEMS) avait préconisé l’instauration d’ ‘’indemnités d’éloignement’’ comme cela se fait en médecine pour intéresser les enseignants, afin de remédier à cette situation qui fait de la région un ‘’laboratoire’’ où les travailleurs après avoir acquis une expérience s’en vont ailleurs.