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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 21:41

REPUBLIQUE DU SENEGAL

UN PEUPLE – UN BUT – UNE FOI

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT PRESCOLAIRE

DE L’ELEMENTAIRE DU MOYEN SECONDAIRE

ET DES LANGUES NATIOALES

 

DIRECTION DE L’ENSEIGNEMENT ELEMENTAIRE

 

images 

 

 

 

pdef-blanc

 

 

 

 

14ème SEMAINE NATIONALE DE L’ECOLE DE BASE

 

THEME :

« Les déperditions scolaires, un défi pour le système éducatif : tous pour l’achèvement du cycle élémentaire. » 

A la suite des rencontres de Jomtien, 1990 et de Dakar 2000, la plupart des pays signataires du protocole de l’éducation pout tous se sont inscrits dans un processus de refondation du système éducatif.

Cette option est à l’origine de l’adoption par la communauté internationale de plans d’actions destinés à accroitre les possibilités d‘accès et d’apprentissage de qualité des enfants, des jeunes, des adultes dans le monde.

L’objectif visé est d’offrir à tous les citoyens les opportunités de pouvoir bénéficier équitablement d’une éducation de qualité et dans le même mouvement, engager la rectification des déséquilibres générés par une éducation qui ne prend pas toujours en charge la dimension équité. L’ampleur des disparités basées sur le sexe, l’ethnie, le niveau social ou économique  de l’enfant, ralentissant considérablement tous les efforts de développement fournis jusque là, justifie pleinement ces actions.

En clair, le niveau assez bas de qualification du capital humain lié aux enjeux du millénaire, comparé à la faiblesse des indicateurs relatifs aux rendements internes et à l’absorption des diplômés, constitue un impératif déterminant pour la prise de décisions. C’est ainsi que, pour améliorer les rendements scolaires et résorber «  une répartition injuste des chances de réussite dans la vie », la priorité est mise sur une éducation plus en adéquation avec les besoins réels de la société.

Cependant, ces plans d’action volontaristes n’nt pas engendré l’efficacité interne attendue des systèmes éducatifs. Le phénomène de l’échec scolaire constitue un défi majeur pour la plupart des ays surtout ceux en voie de développement. De ce point de vue, l’on comprend aisément l’émergence de la problématique des rendements comme contraintes essentielles à surmonter dans le développement des systèmes éducatifs. Le Sénégal n’échappe pas à cette situation avec des taux de redoublement et d’abandon encore très élevés plombant ainsi l’essor du taux d’achèvement qui se situe encore à 59,6 %.

SP A1106

 

LE CONCEPT DE DEPERDITION SCOLAIRE

Le terme de déperdition scolaire est générique. Il englobe à la fois l’idée d’abandon, de redoublement, de retard… dans le parcours de l’apprenant. C’est un concept qui renvoie très souvent à la notion d’échec scolaire, phénomène alors inconnu dans l’enseignement jusqu’aux années 60.

En vérité, avant les années 50, il était question que de succès – ou pour le moins d’insuccès – sur le plan scolaire. Les réussites étaient mises sur le compte de la qualité de maîtres, des intrants et / ou des institutions, tandis que les insuccès étaient exclusivement imputés à l’élève considéré alors soit comme étant paresseux, instable, sinon peu motivé. C’était l’époque où l’élève pouvait être jugé sur la base de ses performances comme organiquement et psychologiquement inapte. L’acquisition des connaissances était considérée comme fortement déterminée par des prédispositions physiques ou biologiques.

Dans les pays comme le Canada de nombreuses études abordent le phénomène de l’abandon solaire sous l’angle du « décrochage scolaire »,ce qui signifie en termes clairs : le fait de « quitter l’école avant la fin de l’obligation solaire, sans avoir obtenu un diplôme d’études secondaires » (cf. Multi dictionnaire des difficultés de la langue française, 1996 ). Toutefois, les difficultés rencontrées par les élèves dans leur cursus sont loin d’être tenue pou une fatalité…

En somme, l’on peut entendre par déperditions scolaires les redoublements et les abandons scolaires. Cette définition, en extension de l’échec scolaire, fait du phénomène une double face :

  1. L’abandon prématuré qui se produit lorsqu’un élève interrompt ses études avant de terminer la dernière année d’études primaires ou de base.
  2. Le redoublement qui fait qu’un élève reste dans la même classe deux, trois et parfois même quatre années de suite, pour n’avoir pas atteint le niveau de maîtrise exigé des contenus, connaissances et activités du programme d’études, ou pour d’autres raisons, empêchant à tout le moins d’autres enfants de pouvoir s’inscrire dans les écoles, déjà en nombre insuffisant.

Il découle de ce qui précède que l’abandon prématuré du cycle d’étude et le redoublement de classe constituent bien, en définitive, deux formes par lesquelles l’échec scolaire se fait voir.

 

SP A1094

 

LES DEPERDITIONS SCOLAIRES DANS LE SYSTEME EDUCATIF SENEGALAIS

L’école Sénégalaise, l’enseignement primaire en particulier, souffre de l’insuffisance de ses rendements. Cette faiblesse est attestée par les différentes évaluations menées dés comme objectif dans le cadre du PASEC et du SNERS. Elle a aussi été attestée par l’évaluation de la deuxième phase du PDEF, qui souligne le niveau peu satisfaisant des performances escomptées.

Selon les conclusions du PASEC, seuls 15 % des élèves Sénégalais de l’enseignement élémentaire maîtrisent correctement les rudiments fixés comme objectif pour leur formation, malgré l’importance des investissements. L’on notera, dans le même ordre d’idées que 0,2 % seulement des élèves accèdent à la maîtrise globale, quand près de 30 % sont en voie de maîtrise. Or, il est admis aujourd’hui que la faiblesse de la qualité de l’éducation est une cause probable de déperditions.

L’examen de certains indicateurs clé, notamment les taux d’abandon, de redoublement, de transition CM2 / 6ème par académies et par IDEN dans l’enseignement primaire public, en fin d’année 2007/2008 (cf. tableaux en annexe), permet de se rendre compte du caractère massif des déperditions scolaires.

Le comportement de ces indicateurs témoigne de l’inefficacité des stratégies développées jusque là en vue d’améliorer les rendements internes.

La situation est d’autant plus préoccupante que l’on continue d’observer malgré l’interdiction du redoublement intra étape, des taux élevés au C.I. Les taux de redoublement dans certaines régions interpellent la communauté éducative tout entière. C’est le cas de Kolda (13,5 %) qui bat tous les records, de Dakar (11,5 %) de Diourbel (9,4 %) de Thiès (8,9 %) de Louga (7,3%) et de Kaolack (6,8%).

Concernant le cours moyen première année, dont le taux moyen se chiffre à 14,5%, la plupart des régions enregistrent des taux alarmants à l’exception de Matam (0,8 %) Fatick (6,7%) et Tamba (5,3%).

La situation reste tout aussi préoccupante à l’examen des taux d’abandon par Académie. L’on remarque des valeurs qui culminent au CM2 avec 30,95%. Mis en corrélation, avec les données de la transition CM2/6ème, ces taux renseignent sur les grands défis à relever sous peine de compromettre l’atteinte des OMD en 2015.

C’est la raison pour laquelle, la question de l’efficacité interne du système se place au cœur de la lettre de Politique sectorielle qui fixe les orientations stratégiques du PDEF dans sa troisième et ultime phase.

Si l’on se réfère aux axes tracés dans la lettre de Politique du Secteur, l’on se rend compte très vite que l’amélioration de l’efficacité interne du système doit se traduire par le relèvement sensible du taux d’achèvement de cycle primaire constitue une affaire de haute importance pour les autorités éducatives. Cependant, toute action efficace, dans cette perspective, suppose une parfaite maîtrise des causes à l’origine des déperditions.

PIC 7103 

 

QUELQUES FACTEURS EXPLICATIFS DES DEPERDITIONS SCOLAIRES

Les facteurs explicatifs des déperditions scolaires restent multiformes et parfois difficiles à appréhender.

L’analyse sectorielle (MINEDU/CREA 2004, Analyse du secteur de l’éducation, Dakar, DPRE) avait relevé « qu’un enfant habitant en zone rurale eut espérer passer 3,5 ans dans le cycle primaire alors que s’il habite en ville, il peut espérer y passer six ans. Le fait d’habiter en zone urbaine multiplie par deux, quasiment, la durée de scolarisation par rapport à une localisation en milieu rural. Dans tous les cycles, la proportion de filles qui achèvent les études est inférieure à celle des garçons ».

La même analyse sectorielle souligne que « lorsque l’on classe les ménages par quintiles de revenus, on observe deux phénomènes frappants : d’une part, les taux de scolarisation augmentent régulièrement lorsqu’on passe du premier au dernier quintile, d’autre part, les inégalités entre filles et garçons sont plus marquées pour les plus pauvres (quintile 1 et 2) que pour les plus riches (quintile 5). Les causes de ces difficultés  ne sont pour autant pas aisées à identifier ; elles sont multiples et renvoient à plusieurs causes parmi lesquelles :

1.      Les faiblesses du capital économique et social de l’enfant autrement dit, le coût de la scolarité dans un contexte marqué par des revenus limités.

2.      Le non respect des instructions officielles en matière de redoublement et d’exclusion

3.      L’absence ou la faible portée des stratégies de prise en charge correcte des élèves rencontrant des difficultés conjuguée à l’inexistence d’un suivi efficace à domicile.

4.      Les punitions ou châtiments corporels pourtant interdits (chapitre II sur la Discipline, article 14 du décret 79-1165)

5.      Le manque de sécurité dû à l’éloignement de l’école du domicile des élèves, surtout des filles.

6.      L’inadéquation de l’environnement scolaire aux besoins des enfants

7.      Certaines pratiques culturelles et sociales comme les mariages précoces et le travail des enfants.

8.      La représentation parfois négative que la communauté se fait de l’école.

 SP A0751

QUELLES SOLUTIONS FACE AU PHENOMENE DES DEPERDITIONS SCOLAIRES ?

A y regarder de près, l’on se rend compte que les déperditions scolaires tiennent à une variété de causes directes et indirectes pour le moins complexes et dont les remèdes doivent intégrer plusieurs dimensions.

  1. Mesures à dimension pédagogique

Elles s’attaquent aux causes de déperdition liées aux effectifs pléthoriques, aux châtiments corporels, à l’environnement scolaire inadéquat, au défaut de motivation de l’élève ainsi qu’à l’absence de dispositifs appropriés de soutien pédagogique aux élèves en difficulté.

  1. La diversification des stratégies d’apprentissage

Des études menées par des psychologues montrent que chaque personne a sa façon de percevoir, de mettre en mémoire et de donner un sens à l’information qu’il reçoit. La compréhension de cette réalité éclaire alors la variabilité très grande observée parfois à l’égard des résultats aux examens des élèves, particulièrement de ceux qui présentent des difficultés d’apprentissage.

Pour les cognitivistes, «  Apprendre à apprendre », grâce à la médiation offerte à l’enfant à travers les personnes significatives de son environnement scolaire et familial, débouche donc aussi sur apprendre à penser et ouvre la porte à une multiplicité d’intérêts, de telle sorte que rien ne freine plus le plaisir de la découverte de champs nouveaux à investiguer tout u long de sa vie. Pour que chaque enfant puisse évoluer de façon optimale, ses parents comme ses pédagogues doivent donc apprendre à le respecter dans son style cognitif, afin de tirer le meilleur parti de ses forces et lui donner tous les moyens requis pour que leur enseignement porte fruit, car on ne le dira jamais assez, « personne n’apprend tout à fait de la même façon ».

En clair, les techniques d’enseignement apprentissage ne doivent pas être exonérées de la différenciation au sein de la classe ; au contraire, elles constituent la voie royale pour asseoir des connaissances et des compétences durables.

 

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1. Mise en place de dispositifs de soutien scolaire

Le développement de dispositifs de « remédiation » est, aujourd’hui, considéré comme indispensable à la prévention de l’échec scolaire. Lesdits dispositifs requièrent cependant des compétences pédagogiques et managériales avérées chez les enseignants.

En d’autres termes, le soutien personnalisé l’accompagnement éducatif, l’aide aux devoirs, les études dirigées, sont autant de stratégies à privilégier dans la lutte contre l’échec scolaire. Sous ce rapport, la technicité de l’enseignant, l’appui de la famille et de la communauté constituent des atouts certains dans le renforcement des chances de succès de l’enfant à l’école.

2. Les mesures à dimension administrative

Il faut mettre dans cette catégorie le respect scrupuleux des normes qui régissent le fonctionnement des établissements tels que le bannissement des châtiments corporels, l’interdiction des exclusions, la réglementation des redoublements…

3. Les mesures visant à la mise à niveau des écoles

Un grand nombre de projets centrés sur l’amélioration de la capacité de rétention du système éducatif se donnent comme priorités la mise en place d’un environnement scolaire sain, sécurisé et attractif. En effet, il n’y a point de doute sur le lien indissoluble entre l’environnement et la qualité des performances.

4. Les mesures à dimension économique

Sur le plan économique, les mesures doivent s’orienter vers le renforcement de la démocratisation de l’éducation par l’allègement des frais d’écolage, la généralisation des subventions aux écoles. Ce mouvement devrait s’accompagner de politiques vigoureuses et efficaces de réduction des disparités géographiques et de sexes. Il est aussi nécessaire d’avoir un meilleur ciblage des dépenses en éducation en portant une attention particulière aux jeunes filles, aux enfants des populations à faibles revenus, aux populations dans des zones urbaines à forte densité démographique.

5. La dimension socioculturelle

L’analyse des facteurs socio culturels constitue également un impératif en raison précisément du poids des réalités socio culturelles sur l’éducation notamment celle des filles.

Du fait de la complexité de ces réalités, la mobilisation de toutes les parties prenantes devient un impératif pour le système. Il est attendu, dans cette perspective, des stratégies innovantes, plus aptes à corriger les représentations et pratiques sociales de nature à favoriser les déperditions scolaires.

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SEMAINE DE L’ECOLE DE BASE ET PROBLEMATIQUE DE LA DEPERDITION

Il n’y a aucun lien nécessaire entre la SNEB et la question des déperditions scolaires. La décision des autorités consistant à placer la 14ème semaine nationale de l’école de base se justifie par plusieurs raisons :

·         La SNEB étant un moment de mobilisation de la communauté autour des grandes questions qui agitent l’école, s’offre comme un cadre privilégié pour poser et tenter de résoudre l’épineux problème des redoublements et abandons scolaires.

·         Le caractère multidimensionnel de ces problèmes fait que les meilleurs remèdes dépassent largement le cadre strictement scolaire. Ils se situent, en vérité, dans la société globale. D’où la nécessité d’une approche globale, communautaire. Cette vision peut trouver dan la SNEB un cadre approprié pour se développer.

·         Enfin, aucune manifestation dans le secteur de l’éducation ne peut aujourd’hui ignorer les OMD en éducation, notamment l’universalisation de l’achèvement du cycle élémentaire.

 

Au regard de ce qui précède, l’on peut comprendre aisément pourquoi le choix du thème «  les déperditions scolaires, un défi pour le système éducatif : Tous pour l’achèvement du cycle primaire ».

Vu sous ce rapport, la SNEB  sera prise comme un cadre de réflexion et d’échange sur les déperditions scolaires mais aussi pour initier des actions prioritaires en vue de réduire les pertes liées au phénomène de redoublement et d’abandon. De ce fait, le Ministère de l’Enseignement Préscolaire, de l’Elémentaire, du Moyen Secondaire et des Langues Nationales recommande vivement à toutes les autorités scolaires, administratives, locales ainsi qu’à toute la communauté de se mobiliser autour de la problématique.

 

 

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